mercredi 13 août 2008

Réouverture estivale

Comme aurait pu si brillamment l'exprimer Laure Manaudou, éminent porte-parole des associations respectives des adorateurs d'Oum le dauphin et des collectionneurs de bombes lacrymogènes : il faut savoir sortir la tête de l'eau quand il en est encore temps.

Aussi, bien que n'étant pas coutumier du fait de suivre aveuglément les poisseux conseils d'un insipide batracien ou du moindre parent vosgien d'une progéniture noyée intentionnellement, j'ai brusquement décidé de mettre un terme à cette sempiternelle période punitive aoûtienne, fatigué de fuir désespérément - à force de pulsions frénétiques sur la télécommande de mon téléviseur - ces jeux imbéciles inspirés d'une Grèce antique qui a dû se retourner d'effroi des milliers de fois dans sa majestueuse nécropole de marbre blanc ou dans son adorable berceau de philosophie mort-née, depuis l'apparition sur Terre de l'Homo Abrutus et sa horde de sportifs décérébrés, de stupides animateurs du petit écran, et de tous les crétins demeurés en général qui peuplent la une des journaux et les files d'attente aux caisses de mon supermarché favori.
De toute façon, je dois vous confier que j'ai déjà habilement paufiné au cours de ces dernières années mon propre assortiment de jeux estivaux tout aussi exaltants, dont je peux dès à présent vous dresser fièrement et généreusement une liste non exhaustive :
  • dénicher avant le coucher du soleil le buraliste de la ville qui n'a pas eu la brillante idée de prendre ses vacances au même moment que la majorité de ses collègues concurrents,
  • écouter pendant des heures au téléphone les déchirantes litanies d'amis dépressifs tout en décapsulant des bouteilles de bière d'une seule main,
  • réconforter ces mêmes amis jusqu'au petit matin tout en épongeant des flaques de bière sur la moquette, également d'une seule main,
  • se souvenir en moins de 45 minutes à quel endroit saugrenu on a pu garer son véhicule après s'être réveillé sur un canapé inconnu avec pour unique compagnie une magistrale gueule de bois et un paquet de cigarettes vide,
  • donner des prénoms romains à ses plants de tomates pour mieux leur trancher les fruits à coups de locutions latines au cours d'un cérémonial païen,
  • démontrer par A+B que l'association de chromosomes X+X engendre bel et bien le gène de la névrose récurrente, et qu'à ce rythme-là l'homosexualité vous pend au nez. Ou ailleurs.
Je tiens toutefois à préciser que ce dernier point ne s'applique aucunement à mes adorables amies qui se sont déjà prêtées de leur côté à l'épreuve précitée du décapsuleur lors de mes propres confessions lancinantes.

Cela étant, il arrive que la Providence place sur votre estival chemin non sablonneux - à défaut des faveurs de la craquante hôtesse de la caisse n°4 du supermarché susnommé - une intense et salvatrice bouffée d'oxygène anti-anxiogène, dont l'apport si bénéfique vous ferait aisément oublier vos habituelles addictions, majoritairement surtaxées par le gouvernement.
En effet, chaque jour en fin de matinée, la chaîne Paris Première a le bon goût de diffuser quatre épisodes de l'excellente série américaine Scrubs, réalisée par Bill Lawrence. Je suis donc ravi de partager avec vous, en cette veille du week-end le plus mortellement ennuyeux de l'année avant la période de Noël, l'un de ses truculents échantillons, diffusé ce matin-même.

Scrubs - Saison 3, épisode 19 - "Mon choix cornélien"

Croyez-moi, quand on absorbe quotidiennement de telles doses d'humour décalé, on en arriverait presque à tout pardonner à l'espèce humaine.

Scrubs theme song : Lazlo Bane - Superman
Musical guest : The Polyphonics Spree - Light and Day

4 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. L'auteur ne s'est pas donné la peine d'écrire un message.

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  3. - dénicher avant le coucher du soleil le buraliste de la ville qui n'a pas eu la brillante idée de prendre ses vacances au même moment que la majorité de ses collègues concurrents

    C’est mon jeu préféré en ce moment, surtout le dimanche.

    - écouter pendant des heures au téléphone les déchirantes litanies d'amis dépressifs tout en décapsulant des bouteilles de bière d'une seule main
    - réconforter ces mêmes amis jusqu'au petit matin tout en épongeant des flaques de bière sur la moquette, également d'une seule main

    L’expérience (20 ans) et le téléphone sans fil aidant, je suis maintenant capable de décapsuler mes bouteilles de bière avec deux mains et ne renverse rien sur la moquette que je n’ai pas. Je peux vous proposer des stages de perfectionnement à des prix défiant toute concurrence.

    Quant à Scrubs : j’ai essayé de regarder l’épisode dans l’après-midi lors des mes pauses cigarette, mais cela ne passait pas. Lorsque j’ai découvert que je dois faire la queue (pour des raisons professionnelles) aux guichets SNCF de la Gare du Nord ce week-end pendant 4 heures (et après quelques bières m’aidant à digérer cette découverte), je le trouve nettement plus hilarant !

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  4. Je vous remercie infiniment pour cette précieuse offre de stage, et c'est avec plaisir que je m'inscrirai à la prochaine session. Juste une question : doit-on amener ses propres bières ?

    En ce qui concerne Scrubs, vous avez tout compris : il est nettement plus facile d'apprécier cette série quand on a le quotidien jonché de tracas divers et de bouteilles vides.
    D'où mon engouement illimité.

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